Le ministre de la Défense Kuol Manyang Juuk et le ministre des Affaires gouvernementales Martin Elia Lomuro, accusés de « faire obstacle » au retour de la paix dans ce pays en guerre depuis fin 2013, ont été visés par des sanctions financières.
Il leur est reproché d’avoir « perpétué le conflit pour leur enrichissement personnel ». Leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis sont gelés et l’accès au territoire américain leur est interdit.
« En les sanctionnant, vous ne facilitez pas la situation, vous l’aggravez », a réagi le porte-parole du président sud-soudanais Salva Kiir, Ateny Wek Ateny.
« Nous appelons les Etats-Unis à rester aux côtés du Soudan du Sud », a ajouté le porte-parole, précisant que Martin Elia Lomuro avait un rôle crucial dans la mise en œuvre de l’accord de paix.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a aussi menacé, dans un autre communiqué, de « prendre d’autres mesures contre ceux qui veulent prolonger le conflit et faire dérailler les efforts de paix ». Il a exhorté les dirigeants du gouvernement et de l’opposition sud-soudanais à « prendre leurs distances de ceux qui entravent le processus de paix ».
Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar, dont les différends ont plongé en 2013 leur jeune Etat dans une guerre civile qui a fait près de 400.000 morts, ont échoué à former un gouvernement d’union prévu par un accord de paix à la date-butoir du 12 novembre.
Après déjà un précédent report, ils ont obtenu un nouveau délai de 100 jours, jusqu’en février, mais les Etats-Unis ont haussé le ton ces dernières semaines.