La France a appelé, mercredi soir, à la libération « immédiate » du président malien Ibrahim Boubacar Keïta ainsi que des membres du gouvernement actuellement retenus, suite à la mutinerie militaire de mardi.
Le président français Emmanuel Macron a estimé mercredi que « la lutte contre les groupes terroristes et la défense de la démocratie et de l’État de droit sont indissociables », à propos de la situation au Mali où des militaires ont renversé mardi le président Ibrahim Boubacar Keïta.
« En sortir, c’est provoquer l’instabilité et affaiblir notre combat. Ce n’est pas acceptable », a poursuivi le président français sur Twitter, en appelant à ce que le pouvoir soit « rendu aux civils », que « des jalons (soient) posés pour le retour à l’ordre constitutionnel » et que le président malien et son Premier ministre soient libérés.
« La France se tient, comme elle l’a toujours fait, aux côtés du peuple malien. Elle s’est engagée, à la demande de ce pays, en poursuivant deux priorités : l’intérêt du peuple malien et la lutte contre le terrorisme”, indique un communiqué du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Le chef de la diplomatie française a réaffirmé « l’attachement » de son pays à la souveraineté, au respect des institutions, à la vie démocratique et à la stabilité du Mali.
Les autorités françaises sont en contact avec les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union Africaine et du G5 Sahel pour soutenir leurs efforts.
Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine a annoncé mercredi soir la suspension du Mali de l’organisation panafricaine jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel.
De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, a fait part mercredi de la « profonde préoccupation » de l’Union européenne par la situation au Mali, après cette mutinerie, qui a également été condamnée par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, ainsi que par plusieurs capitales européennes et organisations régionales et internationales.
Le colonel de l’armée malienne, Assimi Goita, s’est présenté mercredi comme le nouvel homme fort à Bamako, au lendemain du coup d’Etat ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, un putsch unanimement condamné à l’étranger.
« Je me présente: je suis le colonel Assimi Goita, le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) », a déclaré à la presse cet officier supérieur qui était apparu dans la nuit de mardi à mercredi à la télévision nationale aux côtés d’autres militaires, sans prendre la parole.
Il a estimé que son pays se trouvait « dans une situation de crise socio-politique, sécuritaire » et n’avait « plus le droit à l’erreur ».
L’opposition malienne s’est félicitée mercredi du coup d’Etat militaire, estimant qu’il avait « parachevé » sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta et se disant prête à élaborer avec la junte une transition politique.