En Algérie, l’agitation est à son comble dans les bureaux du chef d’état-major de l’armée, le général Said Chengriha, après la nouvelle tournure prise par l’affaire Brahim Ghali, qui est désormais sous le coup de la justice espagnole après avoir été admis sous une fausse identité algérienne dans un hôpital en Espagne.
Brahim Ghali a été convoqué pour le 5 mai par la justice espagnole, à la suite de la plainte déposée par l’opposant au polisario Fadel Breika, naturalisé espagnol, pour tortures subies pendant plusieurs mois dans les geôles du groupe séparatiste à Tindouf.
Lancé par le juge d’instruction Santiago Pedraz Gómez de l’Audience nationale à Madrid, le mandat de comparution contre le chef du polisario, entré en Espagne avec un passeport algérien sous la fausse identité de Mohamed Benbatouche, devient une affaire d’État pour le régime algérien.
L’homme fort du pays, le général Changriha, estime avoir été lâché par Madrid, dont le président du gouvernement, Pedro Sanchez, avait assuré au président Abdelmadjid Tebboune que le chef du polisario ne risquait pas d’être poursuivi en justice durant son hospitalisation.
Au-delà des répercussions de cette affaire sur les relations entre Alger et Madrid, le général Chengriha estime que ce fiasco des services de renseignement algériens allait exposer davantage l’Algérie. Le pays de Boumediene qui éclipse de plus en plus le polisario et la république sahraouie (RASD) sur la scène internationale, s’affiche désormais comme le véritable protagoniste de la question du Sahara.