Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a été financé à plusieurs reprises par les «produits du crime» via des contrats corrompus, a révélé le rapport sur la «Capture de l’État» remis mardi par la Commission judiciaire d’enquête sur la corruption au président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
Le lien entre l’octroi d’appels d’offres corrompus et le financement du parti de l’ANC représente «une menace existentielle» pour la démocratie sud-africaine, a souligné le président de la Commission, Raymond Zondo, dans ce rapport de 874 pages.
Il a ajouté qu’«il est inconcevable que les partis politiques soient financés en s’appuyant sur les produits du crime et pourtant, il existe des preuves alarmantes qui étayent ce constat».
Le rapport détaille des exemples où des transactions corrompues ont abouti à l’octroi de marchés publics de «grande valeur» à des entreprises qui ont effectué des transferts financiers à l’ANC.
Plusieurs politiciens et hauts responsables sud-africains ont été cités dans ce rapport. Le document qui a été élaboré pendant quatre ans, revient sur les années de fraude et de corruption ayant marqué les établissements publics et semi-publics, tels que le transporteur aérien SAA, l’autorité sud-africaine des impôts (SARS), ainsi que les marchés publics lancés par les différents départements durant les deux mandats de l’ex-président Jacob Zuma (2009-2018).