Toute la région du Sahel est menacée par la situation chaotique qui prévaut au Mali, au moment où les pays de la région essayent de s’organiser pour trouver une solution à la crise. L’Algérie s’est imposée comme « leader » fédérant autour d’elle d’autres pays, mais peu de résultats ont été obtenus jusqu’à présent. Un constat d’échec qui peut être attribué à certains aspects de la politique étrangère algérienne, principalement son opposition au Maroc, dont l’aide pourrait pourtant s’avérer décisive.
L’Algérie s’oppose à toute intervention étrangère au Mali et dit tenir plus que tout à l’intégrité territoriale de son voisin méridional. Elle s’oppose aussi catégoriquement à la création, dans le Nord du Mali, d’un Etat de l’Azawad indépendant comme le réclament les touaregs. Dans le même temps, Alger soutient le front Polisario qui cherche à créer un Etat indépendant au Sahara Occidental, dans le sud marocain. Cette contradiction est loin de servir la cause de la stabilité et de la paix dans la région. De plus, l’animosité entre l’Algérie et le Maroc fait que ce dernier reste en retrait des différents plans élaborés en commun par les pays de la région, et dans lesquels l’Algérie prétend au rôle de leadership. Pourtant, une plus grande implication du Royaume chérifien dans la résolution de la crise ne peut qu’être salutaire, car le Maroc dispose de nombreux atouts dans la région. Il a une forte présence économique dans plusieurs pays du Sahel et de l’Afrique de l’ouest. De plus, il a fait preuve de sa capacité en matière de lutte contre le terrorisme. Enfin, tenant d’un islam modéré, il se positionne naturellement contre les divers extrémismes et rassure la communauté internationale.
De nombreux pays commencent à réaliser qu’il sera particulièrement difficile de parvenir à une solution aux problèmes de sécurité dans la région en tenant le Maroc à l’écart. A l’image du premier ministre malien Cheick Modibo Diarra qui, lors d’une récente visite au Maroc, avait demandé l’aide du Royaume.