La coalition pour le Mali, un groupe d’associations de la société civile et de partis politiques, a fait parvenir cette semaine au président et au Premier ministre, maliens, un rapport d’une mission de négociateurs qu’ils avaient dépêchée au Nord du pays. Si le souhait de cette coalition de voir des négociations démarrer est accepté dans son principe, sa mise en œuvre s’annonce par contre, beaucoup plus laborieuse.
Les groupes islamistes sont disposés à négocier avec le gouvernement central de Bamako, comme ils l’on toujours été, mais ils se montrent peu disposés à faire des concessions. Ansar Dine se montre intraitable sur l’établissement de la charia dans la zone du pays sous sa domination, alors que le MUJAO souhaite même que la loi islamique soit appliquée sur l’ensemble du pays. Or c’est le principal point que Bamako n’est pas prête à négocier, puisque cela légitimerait la partition du pays. Avec le soutien de la CEDEAO et d’une bonne partie de la communauté internationale, le Mali est bien déterminé à contrôler politiquement, administrativement et juridiquement, sous le sceau de la laïcité, l’ensemble de son territoire national. Comme propositions concrètes pour amorcer un rapprochement, les Islamistes se sont dits en faveur d’un retour au Nord du Mali, des fonctionnaires maliens de l’administration et du secteur public, dans des domaines tels que l’éducation et la santé. Ils proposent même d’assurer leur sécurité et de collaborer à l’organisation des examens pour le baccalauréat.
En contrepartie, Ansar Dine et le MUJAO demandent seulement à Bamako de réassurer les approvisionnements en eau et en électricité des régions du nord du pays.
Face à cette intention de rapprochement ou une reconnaissance voilée d’une incapacité à gérer les zones conquises, le gouvernement central de Bamako ne s’est pas encore prononcé sur la requête des Islamistes. Dans l’évolution particulièrement lente de la résolution de ce conflit, c’est visiblement l’option militaire qui semble prendre le pas.