Des décès « causés par la faim » ont été signalés dans la région ougandaise de Karamoja, aux nord-est du pays, selon la primature.
Selon une députée locale, ils pourraient se compter par centaines dans cette région reculée frontalière du Kenya et du Soudan du Sud, en proie à la sécheresse – après avoir été frappée ces dernières années par des inondations, des glissements de terrain et une invasion de criquets ; et qui vit au rythme des raids de voleurs de bétails.
« En tant que gouvernement, nous reconnaissons la situation de famine à Karamoja, où nous avons des informations faisant état de décès causés par la faim », a déclaré un porte-parole de la Première ministre Robinah Nabbanja, au lendemain d’une rencontre avec des élus de la région.
Aucun chiffre n’a été donné par les services du Premier ministre, qui ont annoncé l’envoi de 200 tonnes métriques d’aide et la mobilisation de 135 milliards de shillings ougandais (36 millions d’euros) pour acheter de la nourriture pour la région ces trois prochains mois.
« La situation à Karamoja est pire que prévue, avec des centaines de morts jusqu’à présent et beaucoup attendent de mourir à cause de la famine », a affirmé à l’AFP une députée de cette région, Faith Nakut, présente à la réunion avec la Première ministre mercredi.
« Dans le district de Napak, 46 personnes seraient mortes au 8 juillet 2022. Dans le district de Kaabong, 189 personnes sont décédées. (…) Dans les districts de Kotido et de Moroto, le nombre de morts n’a pas encore été vérifié, bien que des rapports suggèrent qu’ils se comptent par centaines », a-t-elle énuméré, évoquant la situation dans quatre des sept districts qui forment la région.
« Des milliers d’enfants et de personnes âgées courent toujours un risque élevé de mourir de faim », a-t-elle alerté.
Au moins 518.000 personnes ont besoin d’une aide alimentaire urgente dans la région de Karamoja, selon un rapport d’évaluation de sécurité alimentaire mené conjointement par le gouvernement ougandais et l’ONU publié le 31 mai.
Les communautés karimojong, qui vivent d’élevage et d’agriculture, mènent depuis des décennies une vie précaire, rythmée par les attaques liées au vol de bétail – suivies de représailles – des différents groupes nomades qui vont et viennent à travers la poreuse frontière entre Ouganda, Soudan du Sud et Kenya.
Le gouvernement ne parvient pas à endiguer ces violences et le dérèglement climatique, avec notamment des épisodes de sécheresse et d’inondations extrêmes, a fragilisé un peu plus leur existence.