La crise de l’électricité continue à secouer le pays, souligne l’expert en énergie Chris Yelland. Chris a affirmé que les Sud-Africains veulent une solution urgente aux problèmes qui affectent la compagnie d’électricité publique Eskom.
Les coupures de courant ont augmenté durant les dernières semaines à mesure que l’état du parc de production d’Eskom se détériore régulièrement, indiquant que l’impact de cette crise énergétique sur l’économie a été dévastateur.
Selon M. Yelland, les voix se sont multipliées récemment pour que le gouvernement reconnaisse le problème du manque d’approvisionnement en électricité comme une urgence et la traite comme telle.
L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a fait savoir qu’Eskom a besoin d’emprunter 45 milliards de rands supplémentaires pour acheter du diesel et payer les salaires de ses employés.
Il s’agit d’une augmentation de 50% par rapport aux prévisions d’emprunt de S&P pour Eskom révélées en novembre.
L’utilisation accrue de turbines alimentées au diesel, l’accord salarial et l’augmentation tarifaire qui ne répondait pas aux exigences de l’entreprise ont laissé ses finances dans un état lamentable.
Dans le même sillage, l’économie sud-africaine risque de subir une récession en 2022 si les délestages électriques se poursuivent durant les prochains mois, a indiqué le groupe bancaire anglo-sud-africain Investec.
«La croissance du PIB sud-africain en 2022 dépendra désormais de la durée pendant laquelle le pays connaîtra de graves coupures d’électricité», a souligné l’économiste en chef d’Investec, Annabel Bishop, dans une note de recherche, relevant que si la crise actuelle persiste, l’Afrique du Sud verra une contraction du PIB au troisième trimestre de cette année.
L’analyste a ajouté que des délestages sévères feront dérailler la croissance économique et les perspectives de notation de crédit, alors que le pays est entré dans un environnement économique mondial détérioré.
Le deuxième trimestre de cette année devrait ainsi enregistrer une contraction en raison des dommages causés par les inondations dans la province de KwaZulu-Natal et de la montée en puissance des délestages, ainsi que de l’affaiblissement de la demande mondiale et de la baisse de la confiance, a-t-elle expliqué.
Relevant que le réseau électrique sud-africain a été mis à rude épreuve avec un troisième trimestre 2022 qui commence par la mise en place de la phase 6 des délestages, Mme Bishop a rappelé que la croissance économique est passée de plus de 5 % en 2008 à 0,1 % en 2019.