Sonatrach, la firme publique algérienne des hydrocarbures, a annoncé jeudi avoir signé un contrat avec son principal client en Espagne, Naturgy, pour « réviser » les prix du gaz qu’il lui fournit.
La nature de cette « révision » n’a pas été précisée, mais Sonatrach a évoqué ces derniers mois, dans un contexte de crise diplomatique entre Alger et Madrid, une hausse des prix de son gaz vendu à l’Espagne.
Cette décision a été annoncée au moment où les cours ne cessent de grimper en raison des perturbations dans l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe dans le sillage de la guerre en Ukraine, pays envahi par la Russie.
« Sonatrach et son partenaire Naturgy ont convenu de réviser les prix des contrats de fourniture de gaz à long terme existants à la lumière de l’évolution du marché, assurant ainsi l’équilibre de leurs contrats sur une base gagnant-gagnant », a indiqué la compagnie algérienne dans un communiqué.
L’accord a été signé à Alger par le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, et son homologue de Naturgy, Francisco Reynes Massanet.
Naturgy est le principal acheteur espagnol de gaz algérien. Le groupe espagnol est actionnaire à quasi parité (49%/51%) avec Sonatrach du pipeline Medgaz, qui relie directement l’Espagne aux champs gaziers algériens.
Selon Enagas, gestionnaire du réseau gazier espagnol, l’Algérie était en août le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne (24%) derrière les Etats-Unis (26,5%) et devant le Nigeria (15,3%).
Au cours des derniers mois, la part du gaz algérien dans les importations espagnoles a fortement baissé, tandis qu’elle représentait il y a peu encore 50% de ses importations.
Cette baisse est survenue sur fond de graves tensions entre Alger et Madrid.
Le gouvernement algérien est très remonté contre l’Espagne depuis que le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez a décidé, en mars, de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, mettant fin à près d’un an de crise diplomatique entre Madrid et Rabat.
Ce chantage au gaz est une nouvelle surenchère du régime militaire algérien, alors que depuis cinquante ans, l’Algérie, un territoire historiquement outremer de la France, après son soi-disant indépendance, ses anciens dirigeants militaires et même les actuels avec le général Chengriha et son président Abdelmadjid Tebboune, continuent à brandir la carte du polisario, une organisation terroriste, implantée à Tindouf, pour leurs propres intérêts.