Le nord-est rural du Kenya a été le théâtre d’une série d’attaques impliquant des bombes artisanales et des décapitations, attribuée aux islamistes radicaux shebab, un groupe affilié à Al-Qaïda et originaire de Somalie.
Le Kenya, qui est un pays puissant sur le plan économique et touristique en Afrique de l’Est, n’avait pas été confronté à un attentat d’envergure perpétré par les shebab depuis 2019.
Cependant, des attaques de moindre intensité continuent de se produire régulièrement dans les comtés de Lamu, Mandera et Garissa, le long des 700 kilomètres de frontière entre le Kenya et la Somalie.
Ces dernières semaines, la population locale et les autorités sont de plus en plus préoccupées. Entre le 3 et le 24 juin, six attaques distinctes attribuées aux shebab ont fait 24 victimes, dont 15 membres des forces de sécurité, dans ces régions.
L’une de ces attaques, revendiquée par les islamistes, a été particulièrement brutale, entraînant la décapitation de civils dans une zone rurale éloignée du comté de Lamu, connu pour ses îles sur l’Océan indien.
Certains analystes estiment que les shebab se tournent de nouveau vers le Kenya après avoir été repoussés en Somalie, où le gouvernement du président Hassan Cheikh Mohamoud a lancé une « guerre totale » contre eux. En Somalie, les shebab ont fait face à une offensive de l’armée somalienne, des milices claniques locales connues sous le nom de « macawisley » et des troupes kényanes, soutenues par la force de l’Union africaine (Atmis) et des frappes aériennes américaines.
Le Kenya est la cible des shebab depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011, ainsi que sa participation à la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom, devenue Atmis) créée en 2012 pour combattre cette insurrection.
Malgré les gains réalisés par l’offensive de l’armée somalienne et de ses alliés, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a récemment mis en garde contre la fragilité persistante de la situation. En effet, bien que les shebab aient été chassés des principales villes de Somalie entre 2011 et 2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales, d’où ils continuent de mener des attentats parfois sanglants, visant à la fois des cibles sécuritaires et civiles.