Selon des informations relayées par Human Rights Watch, la police angolaise aurait tué quinze militants critiques envers le régime depuis le début de l’année. L’organisation a pressé le gouvernement de Luanda à mener rapidement une enquête approfondie sur ces allégations de brutalités.
Dans un communiqué, l’ONG rapporte également que les forces de sécurité du pays font face à des accusations de plusieurs centaines d’arrestations et détentions arbitraires.
Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir, a réfuté ces accusations, tandis que Human Rights Watch a relevé que les services de police et de renseignements de l’État sont potentiellement impliqués dans au moins quinze exécutions extrajudiciaires.
Les personnes les plus touchées par ces présumées violations des droits sont des militants politiques, des artistes et des organisateurs de rassemblements.
Zenaida Machado, spécialiste de l’Afrique pour HRW, insiste sur le fait que les autorités angolaises doivent agir de toute urgence pour mettre un terme à ces pratiques et politiques irrégulières de la part de la police, et garantir justice aux victimes et à leurs familles.
Bien que le gouvernement ait tenté d’améliorer les pratiques de maintien de l’ordre, les poursuites contre les policiers responsables d’abus restent rares, selon l’ONG.
Selon HRW, le principal parti d’opposition, l’UNITA, aurait recensé plus de 130 décès causés par les forces de sécurité lors de manifestations depuis 2017. Le weekend dernier, des milliers de manifestants ont exigé le départ du président Joao Lourenco lors d’un rassemblement organisé dans la capitale par l’UNITA.
L’Angola, pays riche en pétrole, a été secoué par une série de manifestations depuis la décision impopulaire du gouvernement de mettre fin aux subventions sur les carburants en juin, ce qui a entraîné une augmentation des prix à la pompe. Cette mesure vise à réduire les dépenses publiques dans un contexte de baisse des revenus pétroliers, affaiblissant ainsi la monnaie nationale, le kwanza.