Le chercheur algéro-canadien Raouf Farrah et le journaliste algérien Mustapha Bendjama, ont été condamnés le mardi à deux ans de prison ferme par le tribunal algérien de Constantine.
Détenus depuis plus de six mois, ils ont été reconnus coupables de délits liés à la publication d’informations et de documents classifiés, sur des plateformes électroniques ou d’autres médias technologiques.
M. Farrah a également été reconnu coupable d’avoir reçu des fonds de la part d’institutions étrangères ou intérieures, dans le but de commettre des actes susceptibles de nuire à l’ordre public, selon son avocat Me Zerguine.
Pour les mêmes motifs, son père Sebti, âgé de 67 ans, a été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis, accompagnée d’une amende.
Raouf Farrah est un chercheur-analyste au sein de l’organisation Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), a été arrêté le 14 février chez ses parents à Annaba, dans l’est de l’Algérie.
De son côté, Mustapha Bendjama est le rédacteur en chef du journal privé francophone Le Provincial, basé à Annaba. Il est poursuivi dans plusieurs affaires depuis sa participation au mouvement de protestation pro-démocratie du Hirak en 2019, dont il était l’un des acteurs majeurs à Annaba.
Le journaliste avait été arrêté le 8 février dans les locaux de son journal, soupçonné d’avoir aidé la militante politique franco-algérienne Amira Bouraoui à quitter l’Algérie via la Tunisie deux jours plus tôt, alors qu’elle était interdite de quitter le territoire.
Le procès de M. Bendjama et d’autres personnes accusées d’avoir participé à l’évasion de la militante Bouraoui qualifiée « d’exfiltration illégale », se tiendra à une date ultérieure.