La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a rendu ce 7 septembre une décision contre l’extradition par la France de François Compaoré, frère de l’ancien Président Blaise Compaoré, vers le Burkina Faso.
L’extradition, depuis la France vers le Burkina Faso, de Paul François Compaoré avait été autorisée par décret en date du 21 février 2020, dans le cadre de poursuites pénales dans son pays, relatives à des faits «d’incitation à assassinats» du journaliste d’investigation Norbert Zongo et trois hommes le 13 décembre 1998.
Mais «la Cour juge qu’il y aurait violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme en l’absence d’un réexamen de la validité et de la fiabilité des assurances diplomatiques fournies à la France», indique la CEDH dans son communiqué.
Alors que des assurances diplomatiques avaient été données par le Gouvernement du Burkina Faso, la CEDH a constaté, suite aux deux coups d’Etat survenus en 2022, «que ces assurances n’ont pas été réitérées par le second Gouvernement de transition mis en place par le nouveau Chef d’État burkinabè ayant accédé au pouvoir le 30 septembre 2022».
De ce fait, la Cour n’était pas dans la certitude que «les assurances sur lesquelles les décisions accordant l’extradition étaient fondées et restaient de nature à engager l’État burkinabè».
Paul François Compaoré était l’un des proches conseillers de son frère
Blaise entre 1991 et 2014, avant qu’il ne soit contraint à la démission sur fond de soulèvement populaire. Il a été arrêté le 29 octobre 2017 à l’aéroport de Roissy en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé par Ouagadougou et se trouve actuellement dans l’Hexagone.