Auditionné par le Sénat, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a alerté sur « la résurgence massive du risque terroriste au Sahel » et « qu’il pourrait y avoir une partition du Mali dans les semaines ou les mois qui viennent ».
Et il ajoute, « la junte malienne a fait le choix de préserver son pouvoir et ses avantages en ayant recours à Wagner plutôt qu’à l’armée française ».
En réaction au propos de Sébastien Lecornu, tenus le 11 octobre 2023 devant des Sénateurs, le gouvernement de transition malienne a déploré, mercredi soir, un « plan diabolique et désespéré de déstabilisation » mené par la France et portant atteinte à l’intégrité territoriale du Mali.
Le Gouvernement de la Transition du Mali a qualifié les propos du ministre français de « diffamatoires et attentatoires » à la souveraineté, à l’unité ainsi qu’à l’intégrité territoriale du Mali, avant de déplorer l’absence de réaction des autorités françaises sur ces affirmations du ministre des armées.
«Eu égard à cette complicité passive de la junte française, le Gouvernement de la Transition condamne les propos de Monsieur Lecornu et rappelle aux Autorités françaises que le Mali n’est plus leur colonie, depuis le 22 Septembre 1960 et que le sort du Mali ne se détermine pas à Paris, tout en priant ardemment que ses prédictions se retournent contre lui-même et son pays» lit-on dans le communiqué du porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maiga.
« En effet, actuellement, la junte française ne ménage aucun effort en vue de faire fuir la MINUSMA (mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali) , en lieu et place d’un retrait ordonné, coordonné et sécurisé en application des dispositions pertinentes de la Résolution 2690 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ».
Selon le porte-parole, les objectifs de cette fuite orchestrée, en prétextant des raisons fallacieuses et en violation du calendrier de cession des emprises aux Autorités maliennes, constituent une énième trahison dont sont victimes les Forces Armées et de Sécurité du Mali et visent à équiper les groupes terroristes, en abandonnant délibérément des quantités importantes d’armes et de munitions pour réaliser leur dessein funeste.
Par ailleurs, le Gouvernement de la Transition « rassure la population que nos vaillantes Forces Armées et de Sécurité poursuivront avec admiration, professionnalisme et détermination la défense de l’intégrité du territoire et la sécurité des personnes et des biens ».
En outre, le Gouvernement de la Transition a invité les populations maliennes à redoubler de vigilance et à renforcer la cohésion nationale, « en ce moment important de la vie de notre Nation ».
Le Mali a demandé et obtenu le départ de l’armée française de l’opération Barkhane, de l’opération Takuba de l’Union européenne et de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali.