Le gouvernement camerounais a annoncé que le bilan de l’attaque perpétrée par des rebelles séparatistes anglophones dans l’ouest du pays s’est alourdi à 25 morts. Cette attaque a eu lieu dans le village d’Egbekaw, situé dans la région administrative du Sud-ouest. Initialement, les autorités avaient signalé une vingtaine de décès.
Le bilan mis à jour indique que parmi les victimes, on compte « 19 hommes, cinq femmes et un enfant de 8 ans ». Le ministère de la Communication a publié un communiqué accusant le « groupuscule sécessionniste terroriste appelé Manyu Unity Warriors » d’être responsable de cette attaque.
Les assaillants ont commencé par incendier plusieurs habitations, puis ils ont ouvert le feu à bout portant sur des personnes qui tentaient de fuir les flammes.
Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest du Cameroun. Ces régions sont principalement habitées par la minorité anglophone du pays, majoritairement francophone. Les deux camps sont accusés de commettre des crimes contre les civils par des organisations non gouvernementales internationales et l’ONU.
Le Cameroun, avec une population d’environ 30 millions d’habitants, est dirigé d’une main de fer par le président Paul Biya depuis 41 ans, malgré ses 90 ans.
Les rebelles, qui se font appeler les « Ambazoniens, » ont proclamé unilatéralement l’indépendance d’une entité appelée « Ambazonie » en 2017. Ils ciblent fréquemment des civils qu’ils accusent de coopérer avec le gouvernement de Yaoundé.
Les forces de sécurité sont également régulièrement accusées par des ONG internationales et l’ONU de commettre des « bavures, » des meurtres et des actes de torture sur des civils soupçonnés de sympathiser avec les rebelles.
Amnesty International a récemment dénoncé des « atrocités » subies par les civils, notamment des « exécutions extrajudiciaires, » des meurtres de femmes et d’enfants, des actes de torture, et des viols, commis tant par les séparatistes armés que par les membres des forces de sécurité.
Selon l’International Crisis Group (ICG), le conflit, qui a éclaté à la fin de 2016, après la répression brutale de manifestations pacifiques dans les deux régions anglophones, a fait plus de 6 000 morts et poussé plus d’un million de déplacés.