Le procès de 24 accusés dans les violences meurtrières de novembre 2010 à Gdim Izik (près de la ville de Laayoune, chef-lieu du Sahara occidental), s’ouvre ce vendredi à Rabat, plus de deux ans après les faits sanglants qui avaient fait 11 morts parmi les forces de l’ordre marocaines.
Les affrontements avaient éclaté le 8 novembre 2010 après un mois de tensions, provoquées par le rassemblent d’habitants qui ont dressé des tentes à l’extérieur de Laayoune, en soutien à des revendications d’emploi et de logement. Les autorités marocaines avaient au départ engagé un dialogue avec les protestataires, laissant le campement ouvert tout au long du mois d’octobre pour permettre le ravitaillement des habitants en colère contre la persistance du chômage parmi les jeunes. Mais ce qui a été considéré par Rabat comme une facilité, s’est révélé être une terrible erreur. Une bévue qui a été utilisée implacablement par des sympathisants du Polisario, le front qui lutte depuis son QG en Algérie pour l’indépendance du Sahara occidental. Le campement est alors progressivement tombé aux mains d’éléments extrémistes, munis d’armes blanches qui menaçaient les habitants souhaitant quitter le campement. La radicalisation de leurs revendications a finalement eu raison de la patience des autorités marocaines, qui ont ordonné le démantèlement du campement.
Mais les forces de l’ordre se sont heurtées à une résistance farouche d’éléments endurcis usant de bouteilles incendiaires, de bonbonnes à gaz… Une journée d’affrontements d’une rare violence : 11 morts parmi les forces de l’ordre, dont les corps ont été sauvagement mutilés, et des dizaines de blessés. Un lourd bilan auquel sont confrontés les 24 accusés qui sont jugés par le tribunal militaire de Rabat.