Dans la nuit du mardi à mercredi 30 janvier, des soldats français se sont établis à l’aéroport de Kidal. C’est la troisième ville du Nord du Mali, après Tombouctou et Gao, libérées il y a quelques jours.
Gao, Tombouctou et Kidal. En ces quelques mots, peut se résumer le trajet effectué par les troupes tricolores venues en soutien à l’armée malienne en l’espace des derniers jours. Une fois les deux premières localités récupérées, Kidal constituait le dernier point hautement stratégique dans la reconquête des régions du nord. Située à 1500 km de Bamako, cette ville servait de quartier général à Ansar Dine. Récemment, ce groupe armé avait connu une scission interne. De celle-ci est né le Mouvement Islamique de l’Azawad (MIA), qui s’est dit pour une « solution pacifique » en ce qui concerne la situation au nord du Mali. Quoi qu’il en soit, la plupart des islamistes se seraient réfugiés, aux dernières nouvelles, non loin de la frontière algérienne. Entre temps, des éléments français prennent peu à peu le contrôle de Kidal : « un avion français s’est posé sur la piste de l’aérodrome de Kidal, ils ont pris position sur l’aérodrome», a déclaré une autorité de la ville. Comme lors de la reprise de Gao et de Tombouctou, les forces loyalistes n’ont pas rencontré de résistance. Il faut noter que l’armée tricolore ne compte pas rester longtemps au Mali : « maintenant, c’est aux africains de prendre le relais », a confié le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, au Parisien.
Toutefois, deux éventualités sont à craindre après le retrait de la France. D’une part, une contre-attaque des islamistes. Ce qui surprendrait M. Fabius : « nous en avons tué beaucoup», a-t-il déclaré à ce propos, avant de rajouter, « les terroristes sont désorganisés, très atteints». D’autre part, les représailles des victimes de l’occupation rebelle. Cette inquiétude est partagée par Human Watch Rights (HRW), qui constate « des risques élevés de tensions interethniques» dans le nord entre arabes, touaregs et Noirs. C’est aussi un souci pour le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, qui préconise « le déploiement rapide d’observateurs internationaux » afin de veiller « au respect des droits de l’Homme ».