Les autorités en Algérie intensifient leur répression contre toute dissidence, ciblant les manifestants, les journalistes indépendants et les voix sur les réseaux sociaux, selon le rapport d’Amnesty International. Leurs méthodes incluent des arrestations arbitraires, des amendes lourdes, des pressions sur les familles des dissidents, des enlèvements et des expulsions forcées, ainsi que des violations des droits tels que la détention prolongée, des peines de prison sévères et la torture.
Amnesty International a recueilli des témoignages de détenus, de familles et d’avocats, mettant en lumière les souffrances infligées par les autorités. Ils appellent à la libération immédiate des détenus arbitraires, à la fin du harcèlement des opposants non emprisonnés et à la réforme de la législation violant les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association.
Depuis 2019, des centaines de membres du mouvement de protestation Hirak ont été arbitrairement arrêtés et détenus pour avoir manifesté contre un cinquième mandat du président de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, puis pour protester contre le manque de liberté politique en Algérie.
Les autorités ont utilisé divers moyens pour étendre leur répression, notamment des arrestations arbitraires répétées, des amendes lourdes et des pressions sur les familles des dissidents pour obtenir des informations. Elles ont également enlevé et renvoyé de force en Algérie un militant réfugié pour le soumettre à un procès basé sur des accusations fabriquées. La détention prolongée, les peines de prison sévères et la torture ont également été signalées.
Selon des organisations locales, des dizaines de personnes qui ont exprimé leur opposition aux autorités sont toujours détenues dans des prisons algériennes, souvent condamnées en vertu d’articles problématiques du Code pénal.
Au cours des deux dernières années, plusieurs journalistes, professionnels des médias et centaines de personnes ont été poursuivis, arrêtés et détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.
Les autorités ciblent également les membres d’associations ou de groupes considérés comme opposés au gouvernement, ainsi que ces groupes eux-mêmes. Des personnes ont été détenues en raison de leur affiliation à des associations ou de leurs liens avec celles-ci, et beaucoup ont été accusées de terrorisme à tort.
En 2021, les autorités ont dissous le Rassemblement actions jeunesse, une organisation de la société civile, pour des activités prétendument non conformes à ses statuts. En 2022, un parti d’opposition a été suspendu, forcé de mettre fin à toutes ses activités et de fermer ses locaux, et deux autres partis ont été menacés du même sort pour avoir organisé des « rassemblements non autorisés ».
Les accusations de terrorisme sont utilisées comme prétexte pour dissoudre des groupes et poursuivre leurs membres. En 2021, l’organisation politique Rachad et le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) ont été qualifiés d' »entités terroristes ». La même année, le Code pénal a été modifié pour élargir la définition du terrorisme, incluant le fait d' »œuvrer ou inciter à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ».
La répression des droits humains s’intensifie en Algérie, où ceux qui osent exprimer leur opposition sont menacés d’arrestation ou de procès montés de toutes pièces par les services sécuritaires algériens.