Une explosion de mine terrestre dans le nord-est du Nigeria a causé la mort d’au moins 10 personnes et blessé 23 autres. La région, depuis longtemps en proie à la violence jihadiste, a vu cette fois-ci des agriculteurs et des pêcheurs perdre la vie alors qu’ils se dirigeaient vers les rives du lac Tchad après avoir quitté la ville-garnison de Monguno mercredi dernier.
Selon des sources, le véhicule transportant les victimes aurait heurté une mine terrestre présumée avoir été posée par des jihadistes de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), une faction liée à l’EI. Bien que l’Iswap ait été repoussé de plusieurs zones qu’il contrôlait, le groupe reste actif dans des régions isolées où il attaque les convois en provenance des villes sécurisées par l’armée.
Par ailleurs, l’armée nigériane a annoncé avoir éliminé au moins 192 terroristes présumés au cours des opérations antiterroristes menées la semaine dernière. Ces opérations ont également permis l’arrestation de 341 autres suspects et la libération de 62 otages. Dans le nord-est du pays, 122 membres de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) et leurs familles se sont rendus aux troupes au cours de ces opérations. Des frappes aériennes ont également été menées sur des repaires de combattants présumés de l’ISWAP, notamment sur une plateforme logistique dans le village de Kolleram, situé sur les rives du lac Tchad, selon le porte-parole de l’armée.
L’Iswap, qui a fait sécession de la faction rivale Boko Haram en 2016, domine la région du lac Tchad. Ces deux groupes jihadistes sont connus pour poser des mines terrestres sur les routes afin de cibler aussi bien les convois militaires que civils, alimentant ainsi une insurrection qui a débuté en 2009 et a causé la mort d’environ 40 000 personnes, avec plus de deux millions de déplacés.