Le Somaliland, une région sécessionniste de la Somalie non reconnue par la communauté internationale, va élire mercredi son président dans un contexte tendu marqué par des tensions croissantes dans la Corne de l’Afrique, suite à un accord controversé signé avec l’Éthiopie par son gouvernement.
Située à l’extrémité nord-ouest de la Somalie, le Somaliland a proclamé unilatéralement son indépendance en 1991 mais il n’a été reconnu par aucun Etat à ce jour.
Les trois candidats à la présidentielle, le président sortant Muse Bihi, le leader du principal parti d’opposition Waddani, Abdirahman Mohamed Abdullahi, dit « Irro », et le président du parti UCID, Faysal Ali Warabe, promettent tous de mener leur « pays » vers la reconnaissance internationale. Le président Bihi, âgé de 76 ans, assure que le Somaliland n’a jamais été aussi proche de cette reconnaissance, notamment après la signature, en janvier dernier, d’un protocole d’accord avec l’Éthiopie. Cet accord prévoit que l’Éthiopie loue 20 kilomètres de côtes du Somaliland sur la mer Rouge, un accès stratégique à la mer pour ce pays enclavé.
Ce climat de tensions s’inscrit dans un contexte où l’élection présidentielle, initialement prévue en novembre 2022, a été reportée à plusieurs reprises pour des raisons techniques et financières. L’opposition a dénoncé ce prolongement du mandat présidentiel, et des manifestations ont éclaté, donnant lieu à des violences et à la mort de cinq personnes.
Alors que les électeurs se rendront aux urnes, le Somaliland se trouve à un carrefour historique, entre des ambitions de reconnaissance internationale et des défis internes majeurs.