Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a lancé un appel à la vengeance après des violences qu’il accuse d’avoir été perpétrées par des opposants contre ses partisans lors de la campagne pour les élections législatives prévues ce dimanche. Ousmane Sonko, qui est également tête de liste du parti Pastef, a fait état sur ses réseaux sociaux, dans la nuit de lundi à mardi, d’attaques ayant ciblé son camp à Dakar, Saint-Louis, et Koungueul, qu’il impute à des sympathisants de Barthélémy Dias, maire de Dakar et leader d’une coalition concurrente.
Sonko a déclaré : « Que chaque agression subie par Pastef et chaque patriote blessé soit proportionnellement vengé. Nous exercerons notre droit légitime à la riposte. » Il a précisé que des plaintes avaient été déposées, mais a déploré l’absence d’arrestations. Il a également exigé que Barthélémy Dias et sa coalition cessent toute activité de campagne dans le pays. Un rassemblement des militants de Pastef est prévu ce mardi après-midi près du domicile de Barthélémy Dias.
En réponse, la coalition de Dias, Samm Sa Kaddu, a dénoncé ce qu’elle considère comme un « appel au meurtre » lancé par Ousmane Sonko. Selon cette coalition, elle-même victime de « multiples attaques », Sonko, « dévoré par la peur de la défaite », cherche à instaurer un climat de terreur pour étouffer la démocratie. La coalition a averti que Sonko serait tenu responsable de toute violence à l’encontre de ses membres, militants, sympathisants ou électeurs.
Les élections législatives de dimanche font suite à la dissolution du Parlement par le président Bassirou Diomaye Faye, en septembre dernier. Cette dissolution a ouvert la voie à un nouveau scrutin, où Pastef espère obtenir une majorité pour permettre à Sonko et à Faye de mettre en œuvre leurs projets de réforme de l’État. Dans ce contexte tendu, le président Faye avait appelé, le 25 octobre, à la « modération » de tous les acteurs politiques pour éviter l’escalade de la violence.