Une dizaine de combattants du mouvement rebelle Front patriotique de libération (FPL), soutenant le président renversé Mohamed Bazoum, ont remis leurs armes lundi, a annoncé le gouvernorat d’Agadez, dans le nord du Niger. Lors d’une cérémonie officielle, en présence du général Ibra Boulama, ces ex-combattants ont déposé leurs armes et des munitions, marquant une nouvelle étape dans le processus de reddition du groupe.
La capitulation de membres du FPL a débuté au début du mois de novembre, grâce à des négociations discrètes menées par des personnalités influentes locales. Le FPL est un mouvement armé né des rébellions contre les anciens présidents Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum. Le 1er novembre, plusieurs membres du groupe, dont son porte-parole Idrissa Madaki, s’étaient déjà rendus dans des villes proches de la frontière libyenne, comme l’avait rapporté l’armée nigérienne et la télévision nationale.
Dans une interview diffusée lundi soir, Madaki a exprimé des excuses au nom de son groupe, demandant pardon au président de la transition, Abdourahamane Tiani, au gouvernement militaire et au peuple nigérien pour les actes qu’il a pu commettre.
La situation du FPL reste complexe. Le 5 novembre, Mahmoud Sallah, le chef du mouvement, a été « provisoirement déchu » de sa nationalité, avec sept autres personnalités de l’ancien régime de Mohamed Bazoum. Ces derniers sont accusés de divers crimes, notamment d’attentats terroristes, de soutien au terrorisme et d’intelligence avec une puissance étrangère. Sallah avait revendiqué des attaques contre l’armée dans le nord du pays, ainsi que le sabotage d’un oléoduc en juin, entraînant des perturbations importantes.
Lundi soir, Idrissa Madaki a confirmé que le FPL avait mené plusieurs attaques dans le nord du Niger, dont une contre un convoi d’orpailleurs escortés par des militaires dans la zone de Tchibarakaten, au cours de laquelle une grande quantité d’or a été volée. Il a aussi affirmé que le groupe avait reçu un soutien financier et matériel de « pays voisins » du Niger.
Dans un autre développement, le Niger se prépare à valider une stratégie nationale de désarmement, démobilisation, réintégration et prise en charge des ex-combattants, d’après l’agence presse nigérienne. Un atelier de planification a été lancé à Dosso, dans le sud-ouest du pays, le 8 octobre 2024. Cette rencontre, organisée par le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, vise à définir la feuille de route pour la stratégie nationale (SNDDR/R), en collaboration avec les autorités locales, des partenaires internationaux et les forces de défense et de sécurité.
Lors de l’ouverture de cet atelier, le Commissaire général de police, Ayouba Abdourahamane, a souligné l’importance de cette initiative pour le succès de la réintégration des ex-combattants, rappelant que le président de la transition, le général Abdourahamane Tiani, attend une contribution significative de chaque Nigérien pour la réussite de ce projet crucial.