Niger : La BBC suspendue après des accusations de diffusion de fausses informations

Le ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie numérique du Niger, Sidi Mohamed Raliou, a annoncé jeudi 12 décembre 2024 la suspension des programmes et des supports de diffusion de la BBC pour une durée de trois mois sur le territoire nigérien. 

Les autorités nigériennes reprochent à la BBC de propager des informations erronées visant à déstabiliser l’ordre social et à nuire au moral des troupes. En conséquence, le ministre a ordonné la suspension immédiate des programmes de la chaîne britannique et la déconnexion de tous les supports de diffusion et de réception de la BBC à travers le pays. Il convient de noter que les médias français, France 24 et RFI, ont également été suspendus au Niger dans des circonstances similaires.

Cette décision a été prise lors d’un Conseil des ministres présidé par le Président du CNSP, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani. Un communiqué officiel a précisé que le Niger porterait plainte contre Radio France Internationale (RFI) pour incitation au génocide et au massacre intercommunautaire sur son territoire. 

Le communiqué du Conseil des ministres indique que, contrairement à la couverture d’information, une vaste campagne de désinformation est menée par RFI, avec des montages grossiers et des relents génocidaires. Selon les autorités, l’objectif de cette propagande est de semer la division entre les populations en créant des sentiments de rejet communautaire, tout en poursuivant des fins néfastes. Pour ce faire, RFI serait complice en utilisant des apatrides pour relayer des opérations de déstabilisation. 

Le communiqué dénonce également la diffusion d’images de villages incendiés sur les réseaux sociaux, qui rappelleraient les horreurs des périodes coloniales, affirmant que cette campagne de désinformation sert à inciter au massacre et au génocide, à l’instar de ce qui s’est produit dans d’autres pays. Le Conseil des ministres souligne que ces actions pourraient faire l’objet de poursuites pénales.

Dans une déclaration lue à la télévision nationale le 11 décembre 2024, les autorités nigériennes ont démenti les informations faisant état d’attaques terroristes dans la région de Téra, ayant causé la mort de 43 soldats la semaine précédente, ainsi que de 91 autres soldats et 47 civils cette semaine. Selon les autorités, ces allégations sont des fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux par des ennemis du peuple nigérien, dans le but de saper le moral des forces de défense et de sécurité (FDS) et de semer la division entre les populations et les forces armées nationales.