Maroc : 12 arrestations dans le cadre d’un complot terroriste lié à l’EI

La police marocaine a annoncé mercredi avoir déjoué un « complot terroriste d’une extrême gravité » et procédé à l’arrestation de 12 suspects, tous de nationalité marocaine, dans plusieurs villes du pays. Ces derniers sont accusés d’entretenir des liens avec le groupe Etat islamique (EI) opérant dans la région du Sahel, selon l’AFP.

« Ce projet a été initié et encouragé directement par un haut responsable de Daech (acronyme arabe de l’EI) actif dans la région du Sahel africain », ont indiqué la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST).

L’opération sécuritaire, menée simultanément dans plusieurs villes marocaines, a concerné notamment Casablanca (centre), Fès, Tanger (nord) et Tamesna, en périphérie de Rabat, précisent les deux directions dans un communiqué.

A Tamesna, les forces de l’ordre ont découvert un « colis suspect », contenant une cocotte-minute remplie de clous et de produits chimiques, des matériaux utilisés pour la fabrication d’explosifs.

L’enquête a permis d’interpeller « 12 individus radicalisés, âgés de 18 à 40 ans », qui avaient prêté allégeance à Daech et étaient impliqués dans la préparation d’attentats terroristes majeurs, ajoute le communiqué.

Les enquêteurs ont révélé que les membres de cette cellule étaient liés à un haut responsable de l’EI dans la région du Sahel, à la tête d’un « comité des opérations extérieures » chargé de coordonner des attaques au-delà de la zone sahélo-saharienne. Ce responsable supervisait les opérations de financement, le soutien logistique et fournissait aux membres de la cellule des contenus numériques détaillant les méthodes à utiliser pour mener à bien leurs projets terroristes.

Les attentats envisagés ciblaient des « membres des forces de sécurité, des installations économiques et sensibles, ainsi que des intérêts étrangers au Maroc ».

Le 30 janvier, Habboub Cherkaoui, chef du Bureau central des investigations judiciaires, avait annoncé l’arrestation de quatre individus liés à l’EI au Sahel, dans le cadre d’un complot terroriste. Il avait souligné que les groupes jihadistes en Afrique constituaient une « réelle menace pour le Royaume ».

Selon Cherkaoui, 130 Marocains seraient impliqués dans des opérations jihadistes en Somalie et au Sahel depuis la fin de l’année 2022, et beaucoup cherchent à étendre leurs activités terroristes au Maroc.

Bien que le Maroc ait été relativement épargné par les violences liées aux groupes jihadistes ces dernières années, ses services de sécurité ont régulièrement fait état de coups de filet antijihadistes et de projets d’attentats déjoués.