Le Tchad a célébré hier lundi en grande pompe le retour de ses premiers soldats du front malien. Cette journée qui marquait un triomphe pour le président tchadien Idriss Déby n’a pas réussi à faire oublier la vague d’arrestations qui frappent les opposants tchadiens.
La journée d’hier lundi a été déclarée fériée. 700 soldats sur les 2 000 engagés au Mali ont défilé dans les rues de la capitale avec des blindés sous les applaudissements de la foule. L’on doit aux soldats tchadiens notamment la mort d’Abou Zeïd, un haut responsable d’AQMI ainsi que celle de Mokhtar Belmokhtar, le chef d’une branche dissidente d’AQMI a qui est attribuée la prise d’otage d’In Amenas, en Algérie. Cette implication de premier plan a coûté aux troupes maliennes le lourd tribut de 38 tués et plusieurs dizaines de blessés. Idriss Déby espère bien que ce sacrifice, très apprécié tant en Afrique qu’en Occident, contribue à faire du Tchad une puissance régionale. Les soldats tchadiens laisseront la place à une présence française attendue à un millier d’hommes à la fin de cette année qui agira en parallèle à la MINUSMA, la force de l’ONU de 11 000 hommes qui doit être déployée le 1er juillet prochain.
Mais la fête a été ternie par l’oppression subie ces dernières semaines par les membres de l’opposition. Plusieurs élus et journalistes ont été arrêtés depuis le début du mois de mai. Le président s’est expliqué dessus, défendant qu’il s’agisse de mesures de protection contre un complot ourdi contre lui. Les autorités avaient effectivement annoncé le 1er mai avoir déjoué un coup d’Etat en préparation, mais très peu d’informations ont été communiquées sur les faits.