Le départ d’une colonne de l’armée malienne vers Kidal fait craindre une reprise des hostilités avec les rebelles du MNLA. Bamako veut rassoir son autorité sur l’ensemble du territoire national avant l’organisation d’un scrutin électoral alors que les Touaregs refusent de déposer les armes avant d’avoir trouvé un accord politique.
Les soldats maliens sont partis de Gao et ont été annoncés hier dimanche à 90 kilomètres au sud-ouest de Kidal. Menaka, une ville de l’est du pays proche de la frontière nigérienne et également sous le contrôle des touaregs est également ciblée par les soldats maliens. La crainte d’une reprise franche des hostilités est d’autant plus grande que, selon des habitants de Kidal, des soldats tchadiens stationnés dans la ville, se seraient redéployés plus au nord, diminuant une éventuelle force d’interposition. Bamako tient à afficher sa détermination alors qu’arrive bientôt l’échéance de la mi-mai qu’il avait accordée aux Touaregs pour remettre les territoires sous leur contrôle à l’armée malienne. Cette nouvelle opposition entre Touaregs et gouvernement central fragile encore l’espoir déjà faible de la tenue d’un scrutin présidentiel le 7 juillet prochain.
Les islamistes n’ont pas encore totalement disparus du paysage. Vendredi encore, des attentats suicides islamistes à Menaka et à Gossi, près de Gao, blessaient deux militaires. Si les centres urbains de Tombouctou et de Gao sont totalement sécurisés, leurs périphéries suscitent encore des inquiétudes. Cette situation fait craindre pour la sécurité des agents électoraux dans ce vaste pays et pour la sécurité des bureaux de vote. Mais, sous la pression française, Bamako persiste sur cette voie. Des mesures sont également prises avec le concours du Haut Commissariat aux Réfugiés, pour permettre aux maliens déplacés à cause des combats de voter là où ils sont.