La communauté internationale presse les différents partis en conflit au Mali d’organiser des élections le plus rapidement possible. Si elles permettront certainement au pays de recouvrir une légitimité au niveau international avec les avantages que cela comporte, elles ne sont pas la solution dans l’immédiat aux maux qui minent le pays.
L’Etat s’est écroulé, n’arrivant plus à assurer correctement des services essentiels de qualité tels la santé ou l’éducation ou encore le maintien de l’ordre et l’application de la justice. Mais le plus grand danger pour le Mali actuel reste les tensions communautaires. Le pays souffre depuis maintenant plusieurs générations des conséquences des tensions entre les touaregs nomades et les autres groupes ethniques. Pour de nombreux analystes, la seule solution est un véritable processus de vérité et réconciliation sur l’ensemble du pays qui s’intéressera forcément aux évènements dans le nord du Mali, mais également aux agissements du précédent gouvernement et de ceux des militaires auteurs du coup d’Etat de l’année passée. Or des initiatives de ce genre ont été entreprises à maintes reprises par le passé sans grand succès. Et l’actuelle Commission dialogue et réconciliation mise en place souffre encore d’un mandat trop vaste et d’un manque de légitimité. Plusieurs communautés, dont certaines représentées par le COREN, un groupe du Nord du Mali qui appelle à une unité dans la rébellion, ne le reconnaissent pas.
Un pouvoir démocratiquement élu au Mali sera la concrétisation pour la France de la réussite de son intervention dans le pays, permettra aux Etats-Unis de reprendre leurs programmes d’aides et d’investissement et donnera un partenaire légitime à la MINUSMA, la mission de stabilisation des Nations unies. Les élections sont donc importantes mais sans un travail de fond, les risques d’une nouvelle dégradation de la situation demeurent élevés.