Le Conseil national de Transition (CNT) du Mali a adopté, jeudi, à l’unanimité des 131 membres votants, le projet de loi portant révision de la Charte de la Transition. Cette réforme accorde au président de la Transition, le général Assimi Goïta, un mandat de cinq ans, renouvelable, selon l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP).
D’après les nouvelles dispositions de la Charte, le président de la Transition exerce désormais les fonctions de chef de l’État pour une durée de cinq ans, reconductible autant de fois que nécessaire jusqu’au retour à la paix et à la stabilité dans le pays. Ce mandat prend effet à compter de la promulgation du texte.
Cette durée pourra être écourtée dès que les conditions seront réunies pour organiser une élection présidentielle libre, transparente et apaisée.
La Charte révisée rend également le président de la Transition éligible à l’élection présidentielle ainsi qu’aux futures élections générales censées marquer la fin de la période transitoire. Cette possibilité s’applique aussi aux membres du gouvernement et du CNT.
La Transition prendra officiellement fin après l’organisation de l’élection présidentielle, la prestation de serment du nouveau président élu et la passation de pouvoir. En attendant l’installation des institutions prévues par la future Constitution, les organes actuels de la Transition continueront d’exercer leurs prérogatives.
Selon le rapport de la Commission des Lois chargée d’examiner le projet, cette révision vise à adapter le cadre transitoire aux évolutions politiques, institutionnelles et sécuritaires du pays, tout en fixant un cadre temporel plus clair pour la Transition. La Commission précise qu’il s’agit aussi de répondre aux aspirations légitimes du peuple malien.
Le projet de loi a été porté par Mamani Nassiré, ministre délégué auprès du Premier ministre, en charge des Réformes politiques et du Soutien au processus électoral. Il a affirmé que cette réforme permettra d’ouvrir une nouvelle phase politique centrée sur la pacification du pays.
Le projet avait été validé en amont par le Conseil des ministres le 11 juin 2025. Le communiqué officiel indiquait alors que cette réforme répondait aux recommandations issues des concertations avec les Forces vives de la Nation et les Maliens de l’extérieur. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des 517 recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR), tenues du 27 au 30 décembre 2021, qui avaient appelé à des réformes politiques et institutionnelles avant toute élection.
