Guinée : L’opposition dénonce un projet de Constitution favorable à une candidature de Doumbouya

En Guinée, le projet de nouvelle Constitution présenté fin juin par la junte au pouvoir continue de susciter de vives tensions. Lundi, la coalition de l’opposition, les Forces vives de Guinée (FVG), a exprimé son rejet catégorique du texte, qu’elle accuse d’ouvrir la voie à une candidature du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, lors de la prochaine élection présidentielle.

Dévoilé le 26 juin, le projet a été soumis au général Doumbouya, qui avait pris le pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2021, renversant l’ex-président Alpha Condé après plus de dix ans au pouvoir. Officiellement, ce texte doit permettre un retour à l’ordre constitutionnel, conformément aux engagements initiaux des militaires.

Mais pour l’opposition, il s’agit d’un tournant inquiétant. Dans un communiqué publié lundi, les FVG qui regroupent des partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, dénoncent la suppression d’une clause clé de la charte de transition : l’interdiction faite aux membres de la junte et au président de transition de se porter candidats aux élections nationales ou locales.

« Cette suppression n’a pour seul but que de permettre au général Mamadi Doumbouya de se présenter », affirment les FVG, dénonçant un « recul inacceptable » et un « projet illégitime ».

Autre point controversé : la réforme prévoit un allongement du mandat présidentiel, porté de cinq à sept ans, renouvelable une fois. Une disposition qui renforce, selon l’opposition, la concentration du pouvoir au profit de l’actuel dirigeant.

Malgré des engagements initiaux sous pression de la communauté internationale, notamment l’organisation d’un référendum constitutionnel et le transfert du pouvoir à des civils avant la fin 2024, la junte a repoussé les échéances. Elle a finalement annoncé la tenue d’un référendum sur la nouvelle Constitution le 21 septembre prochain.