L’accident routier qui a coûté la vie à 34 personnes et plusieurs blessés près de Tamanrasset, n’était pas un simple drame de la circulation, le mercredi 19 juillet 2023.
Selon des investigations menées depuis plusieurs mois et des documents internes, l’opération a été orchestrée par les services de sécurité algériens afin d’éliminer discrètement des opposants originaires du Sud.
Aux premières heures du 19 juillet, un autocar reliant Tamanrasset à Adrar est entré en collision frontale avec un pick-up circulant à contresens. Le choc, suivi d’un incendie dévastateur, a provoqué la mort de 34 passagers, pour la plupart carbonisés.
La version officielle, évoque un « accident tragique » causé par un véhicule transportant de l’essence.
Nos sources affirment que parmi les passagers se trouvaient des figures locales connues pour leur opposition au régime militaire.
Des notes confidentielles des services de renseignement militaire et de la gendarmerie, fuitées par un officier de la gendarmerie, mentionnent la « neutralisation d’un groupe contestataire en déplacement vers Adrar ».
Selon deux témoins rescapés, le pick-up impliqué roulait sans phares et semblait attendre sur le bas-côté avant de s’engager brutalement sur la chaussée.
Des spécialistes de sécurité routière interrogés jugent « hautement improbable » qu’un tel véhicule, lourdement chargé de carburant, se retrouve par hasard en contresens à 4h du matin sur une route peu fréquentée.
Un autre officier, aujourd’hui réfugié à l’étranger, confirme : « C’était une opération montée de toutes pièces. Le carburant n’était pas destiné à être vendu, il servait à garantir un incendie immédiat, pour qu’aucune preuve ne survive».
Frontalière du Niger et du Mali, la région de Tamanrasset est depuis plusieurs années le foyer d’une rébellion contre Alger. Les communautés locales dénoncent l’exploitation de leurs ressources sans retombées économiques, la militarisation du territoire et la répression politique.
Dans ce contexte, la présence de militants dans le bus ne faisait aucun doute pour les services de sécurité, qui craignaient un rapprochement avec les réseaux d’opposants sahéliens.
A Alger, le ministère de l’Intérieur maintient la version d’un accident de la route et refuse tout commentaire supplémentaire. Mais sur le terrain, les familles des victimes dénoncent un « massacre déguisé » et exigent une enquête internationale.
Un parent d’une des victimes confie : « Nos fils étaient suivis depuis des mois. Ils voulaient rejoindre d’autres militants pour préparer une rencontre pacifique. L’État a choisi de les brûler vifs plutôt que de les laisser parler ».
Nos investigations rappellent que d’autres « accidents suspects » ont endeuillé le Sud ces dernières années, toujours impliquant des figures locales contestataires. Aucun de ces dossiers n’a jamais donné lieu à une enquête indépendante.
Pour plusieurs analystes sécuritaires, l’Algérie du général Saïd Chengriha utilise une stratégie de liquidation discrète, maquillée en accidents de la route, afin d’éviter la condamnation internationale.
