Kabylie : Ferhat Mehenni entre opportunisme et liens financiers avec l’Algérie ?

Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement provisoire kabyle en France et chef du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), avait annoncé une étape décisive : la proclamation officielle de l’indépendance de la Kabylie.

Depuis son exil à Paris, Ferhat Mehenni multiplie les déclarations fortes, se présentant comme le porte-voix légitime du peuple kabyle.

Mais pour de nombreux observateurs, cette stratégie médiatique masque surtout une volonté personnelle de rester au centre du jeu politique.

Plusieurs sources proches du dossier affirment que le leader du MAK aurait bénéficié de soutiens financiers en provenance d’Alger.

Selon un rapport confidentiel, attribué à un ancien membre des services de sécurité algériens, Ferhat Mehenni aurait bénéficié de plusieurs versements à Genève.

Ces révélations, encours de vérification, alimentent la thèse selon laquelle Ferhat Mehenni ne serait pas seulement un militant indépendantiste, mais également un opportuniste prêt à collaborer avec ses adversaires supposés, dans le but de renforcer sa propre position.

Ces accusations renforcent le scepticisme de nombreux militants kabyles qui reprochent déjà au MAK de mener un combat symbolique, loin des réalités sociales et économiques vécues en Kabylie.

La proclamation d’indépendance annoncée par Ferhat Mehenni apparaît ainsi comme un geste plus politique que populaire. Entre ceux qui y voient un acte historique et ceux qui dénoncent une stratégie opportuniste, une chose est sûre : la figure du chef du MAK reste profondément controversée, tiraillée entre idéal séparatiste et soupçons de collusion.

Un ancien collaborateur du mouvement, qui a requis l’anonymat, confirme : « Nous savions que de l’argent circulait, mais jamais directement. Tout passait par des associations écran. Certains cadres ont commencé à se poser des questions sur l’origine réelle de ces financements ».

Pour plusieurs analystes, si ces accusations se confirment, elles pourraient illustrer une stratégie du régime militaire algérien : alimenter un mouvement radical pour isoler la Kabylie et justifier une répression renforcée.

« Soutenir discrètement le MAK tout en le désignant comme organisation terroriste, c’est une manœuvre classique de déstabilisation », estime un chercheur européen spécialisé dans les dynamiques du Maghreb.

« On ne peut pas demander aux Kabyles de se sacrifier pour une indépendance alors que leur chef traiterait en coulisses avec Alger », déclare un jeune activiste, sous anonymat, à Tizi Ouzou.