Economie : L’Afrique veut reprendre la main sur ses ressources naturelles

A l’issue d’un sommet régional sur le climat, un projet de déclaration de l’Union africaine (UA) annonce la volonté de créer une coalition de pays africains producteurs de minéraux critiques, indispensables à la transition énergétique mondiale. L’Afrique entend reprendre le contrôle de ses richesses minières. 

Cette initiative, qualifiée de stratégie africaine pour les minéraux verts, vise à favoriser une coopération régionale, créer de la valeur ajoutée sur le continent et bâtir un développement résilient face aux bouleversements climatiques. L’Afrique, riche en uranium, cuivre, cobalt, coltan, lithium, or et diamant, est aujourd’hui convoitée par les grandes puissances, notamment la Chine, qui domine le marché de ces métaux stratégiques.

L’UA appelle également à des engagements financiers plus forts de la part de la communauté internationale pour soutenir les efforts africains en matière d’adaptation et de développement durable. 

Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, a rappelé que le continent, responsable de seulement 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est pourtant l’un des plus exposés aux conséquences du réchauffement climatique. Il plaide pour davantage de financement, au nom de la justice climatique.

Pourtant, les aides climatiques restent très en deçà des besoins. Un rapport conjoint d’Oxfam et de l’IGAD (bloc de huit pays d’Afrique de l’Est) révèle que ces Etats n’ont reçu en moyenne que 1,7 milliard de dollars par an entre 2013 et 2022, soit 96 % de moins que les 41,8 milliards de dollars nécessaires annuellement pour leurs plans d’action climatiques.

Lors de la COP29 en Azerbaïdjan, les pays riches ont promis 300 milliards de dollars par an pour les pays en développement, un engagement jugé largement insuffisant par les acteurs africains.