Face à la dégradation rapide de la situation au Soudan, l’ONU a lancé jeudi un cri d’alarme : el-Facher, ville stratégique du Darfour, est au bord d’une catastrophe à caractère ethnique, prévient le Haut-commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk.
Dernière capitale régionale encore tenue par l’armée soudanaise, el-Facher est depuis mai 2024 l’épicentre d’intenses combats entre les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), la puissante milice commandée par le général Mohamed Hamdan Daglo.
Assiégée depuis plus de 500 jours, la ville est en passe de tomber sous l’emprise des FSR. « Si rien n’est fait immédiatement pour desserrer l’étau et protéger les civils, le pire est à venir », a averti M. Türk dans un communiqué.
Entre le 19 et le 29 septembre, au moins 91 civils ont péri, victimes de bombardements, frappes de drones et raids terrestres menés par les FSR, selon l’ONU. Des informations font état du déploiement de drones longue portée dans le sud du Darfour, laissant craindre une nouvelle escalade.
Les Nations unies dénoncent également les restrictions imposées par les FSR à l’acheminement de nourriture et d’aide humanitaire, aggravant une situation déjà dramatique. L’organisation appelle à la mise en place de couloirs humanitaires sécurisés pour permettre aux civils de fuir, notamment les personnes âgées, malades ou handicapées.
Alors que le conflit, déclenché en avril 2023, entre dans sa troisième année, le bilan humain s’alourdit chaque jour : des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et une crise que l’ONU qualifie désormais de pire catastrophe humanitaire au monde.
