Deux mouvements séparés par des milliers de kilomètres mais réunis par un même point commun : leur défiance à l’égard des Etats-Unis.
Le Front Polisario en Afrique du Nord et le Hamas au Moyen-Orient incarnent deux foyers de contestation politique et militaire qui compliquent la stratégie américaine sur la scène internationale.
Né en 1973, le Front Polisario a longtemps bénéficié du soutien de pays alignés sur Moscou et de certains régimes arabes hostiles à l’Occident.
Revendiquant l’indépendance du Sahara occidental, il a mené des actions armées contre le Maroc avant de signer un cessez-le-feu en 1991 sous l’égide de l’ONU.
Installé dans les camps de Tindouf, en Algérie, le Polisario reçoit un appui politique et logistique d’Alger.
Washington, qui reconnaît la souveraineté marocaine sur le Sahara depuis 2020, considère désormais le Polisario comme un obstacle à la stabilité régionale et à ses partenariats sécuritaires en Afrique du Nord et au Sahel.
Créé en 1987, le Hamas est à la fois un mouvement politique et une organisation armée palestinienne issue des Frères musulmans. Classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne, il contrôle la bande de Gaza depuis 2007. Son refus de reconnaître Israël et sa stratégie de confrontation armée en font un acteur central du conflit israélo-palestinien.
Malgré les pressions américaines et les tentatives de médiation, le Hamas continue de recevoir le soutien de puissances régionales comme l’Iran. Les offensives contre Israël mettent systématiquement Washington en première ligne diplomatique, contraint de protéger son allié stratégique tout en cherchant à éviter une escalade régionale.
Si le Polisario et le Hamas opèrent dans des contextes très différents, ils partagent un rôle de contestataires face à l’ordre international soutenu par les Etats-Unis. Le premier fragilise la stratégie américaine en Afrique surtout au Sahel et le second remet en cause la politique américaine au Moyen-Orient, où la stabilité d’Israël reste une priorité stratégique.
Le Front Polisario et le Hamas sont considérés par de nombreux observateurs américains et israéliens comme des organisations terroristes en raison de leurs méthodes violentes et de leurs liens avec des réseaux radicaux jihadistes islamistes.
