Cameroun : La présidentielle du 12 octobre sous étroite surveillance

Le Cameroun se prépare à un tournant politique crucial avec l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025. Le président sortant, Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 1982, brigue un huitième mandat. Il justifie sa candidature par un « appel des citoyens » et la nécessité de préserver « la stabilité et la cohésion nationale ».

Le scrutin est encadré par Elections Cameroon (ELECAM), l’organe électoral indépendant, qui assure que toutes les dispositions ont été prises pour garantir un processus « transparent et conforme à la Constitution ». La préparation logistique du vote est en phase finale : bulletins, matériel électoral et formation des agents sont presque prêts.

Malgré des tensions sécuritaires persistantes, notamment dans l’Extrême-Nord touché par Boko Haram et dans les régions anglophones, le gouvernement assure que le vote se tiendra sur l’ensemble du territoire. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, affirme que les forces de sécurité sont mobilisées pour protéger les électeurs.

Le Conseil constitutionnel a validé plusieurs candidatures, dont celles de Cabral Libii, Joshua Osih, Akere Muna, Bello Bouba Maigari et Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya. En revanche, la candidature de Maurice Kamto (MRC) a été rejetée pour non-conformité administrative. Le Conseil affirme que ses décisions respectent les normes en vigueur.

La campagne, lancée officiellement le 20 septembre, bat son plein. Paul Biya promet la continuité des projets d’infrastructure, l’unité nationale et la paix. Les candidats de l’opposition, eux, défendent des programmes axés sur la gouvernance, la relance économique et la décentralisation.

Des missions d’observation de l’Union africaine et de l’Union européenne ont été invitées à suivre le processus électoral. Leur présence vise à garantir la transparence du scrutin et à renforcer la confiance entre les acteurs politiques.

Les résultats provisoires seront annoncés dans un délai de quinze jours après le vote. Le gouvernement a promis que toutes les étapes se dérouleront dans le strict respect de la Constitution.