Le pouvoir nigérien prône une unité de ses différentes classes dirigeantes pour éviter au pays de reproduire l’instabilité qui secoue actuellement la Tunisie et la Libye. La pire crainte pour le pays est une crise comme celle qui a secoué pendant un an et demi le Mali, pays avec qui le Niger entretient de nombreux liens sociaux.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a intensifié la semaine dernière ses efforts pour réunir autour d’une même table ses partisans et ses opposants dans le but de mettre en place un gouvernement d’unité nationale. L’objectif de cette alliance voulue avec les partis de l’opposition et d’autres acteurs de la société, comme l’a confirmé le conseiller présidentiel Kala Moutari, est de faire face aux menaces sécuritaires et institutionnelles qui pèsent sur le pays en allusion à la menace terroriste dans la région. Cette menace se renforce de semaine en semaine et l’objectif du Niger est d’éviter que les groupes terroristes ne profitent d’une discorde entre les partis au pouvoir pour plonger le pays dans le chaos dans une crise à la malienne. Les similitudes entre le Niger et le Mali sont nombreuses à l’image de la diversité ethnique avec la cohabitation des Touaregs, des Arabes et des populations noires qui ont les mêmes revendications que ces communautés vivant au mali.
La menace terroriste qui a mis le feu aux poudres au Mali se renforce avec l’instabilité en Tunisie et en Libye. Selon les autorités nigériennes, c’est dans le sud de la Libye que sont basés de nombreux groupes terroristes dont la « Brigade des Signataires par le sang » fondé par le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar. Ce groupe, à l’origine d’une évasion dans une prison nigérienne en juin et d’un double attentat à la bombe qui a coûté la vie à au moins vingt nigériens en mai dernier, a promis plus d' »opérations » au Niger.