Les députés de l’Assemblée nationale nigérienne ont autorisé la justice, mercredi 27 août 2014, à auditionner Hama Amadou à propos de l’affaire du trafic des bébés et dans laquelle il est suspecté d’être impliqué. Inquiété par cette décision, il a regagné le Burkina-Faso.
Tout débute en octobre 2013 dans la capitale nigérienne pendant une cérémonie de baptême organisée à l’honneur des jumeaux d’un inspecteur de police. Une célébration étrange pour l’entourage qui n’a jamais vu enceinte ,l’épouse de ce dernier.
La presse s’est saisie de l’affaire et après plusieurs publications, la justice a pris l’initiative de faire une lumière sur ce trafic. Comme corollaire, de nombreuses personnes ont été interpellées, voire même incarcérées parce qu’elles ont été reconnues coupables.
Alors que le dossier suit son cours, opposition et pouvoir sont en forte tension au Niger. Pour le premier acteur, le départ du président de l’Assemblée nationale n’est que le fruit de l’acharnement du régime en place en vue de l’empêcher d’atteindre ses ambitions politiques, à savoir celles de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Quant au second, il ne voit en cet acte qu’un comportement lâche et indigne de la part d’un individu sensé défendre la loi.
« Personne ne l’aurait touché s’il ne s’était pas lui-même empêtré dans une affaire criminelle de trafic d’êtres humains », s’indigne Iro Sani, porte-parole du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir).
Pour l’heure, Hama Amadou jouit encore de son immunité diplomatique qui le préserve de tout mauvais traitement, du moins jusqu’à ce que l’enquête apporte des preuves concrètes de son implication.
Les heures et les jours à venir seront très déterminants pour l’avenir politique de cette personnalité nigérienne.