Les attaques djihadistes ont encore fait des morts dans le rang des Casques bleus dans le nord du Mali. Le 3 octobre, le contingent onusien a subi l’attaque la plus meurtrière dans ses rangs depuis le début de l’intervention internationale, causant la mort de neuf soldats nigériens.
Une analyse de cet acte montre qu’il s’agit probablement d’un signal fort adressé au président du Niger Mahamadou Issoufou, afin qu’il retire ses troupes pleinement engagées au cœur du combat.
La position du Niger dans la crise malienne est connue pour avoir été à la fois constante et agressive à l’égard des rebelles touarègues du MNLA et des groupes islamistes qui les ont supplantés et évincés des principales villes du nord prises en mars 2012.
Le président nigérien a toujours qualifié ces groupes de « bandits et de narcotrafiquants ». Selon lui, ils ne sont nullement représentatifs des populations touarègues. Cette fermeté est considérée aujourd’hui par certains milieux, notamment d’opposition, comme la cause des actes terroristes qui frappent le pays.
Si les islamistes d’AQMI et du Mujao en particulier ont menacé le Niger suite à ses prises de position diplomatiques, l’envoi de troupes sur le terrain en a fait à leurs yeux une cible, au même titre que le Mali. La première alerte est venue de l’attentat kamikaze avorté contre la base militaire nigérienne installée à Ménaka au Mali.
Quoi qu’il en soit, la recrudescence de ces attaques répétées contre le contingent nigérien constitue une menace pour la MINUSMA. Le président Issoufou pourrait, comme l’a fait son homologue du Tchad Idriss Déby, se retirer de la mission si des mesures n’étaient pas prises pour minimiser les risques sécuritaires des soldats de son pays.