Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont réunis lundi à Bruxelles, pour discuter notamment de la proposition Federica Mogherini, de la Haute représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune ,d’envoyer des soldats en Libye pour soutenir un éventuel gouvernement d’union nationale. L’idée est pour le moment loin d’avoir l’enthousiasme des dirigeants européens.
Federica Mogherini a évoqué l’idée que l’Union européenne envoie une mission en Libye pour surveiller un cessez-le-feu ou protéger les aéroports et a également suggéré que des navires de l’UE contribuent à faire respecter un embargo sur les armes. Toutes ces mesures sont prévues dans l’éventualité où les discussions actuellement menées par l’émissaire des Nations unies Bernardino Leon aboutiraient à un succès.
Mais l’heure est à la prudence au sein de l’UE dont plusieurs Etats membres mettent en garde contre toute décision précipitée. Lundi, les chefs de la diplomatie des 28 devraient commencer par approuver une déclaration se bornant à demander à la Haute représentante de présenter dès que possible des propositions pour une éventuelle mission européenne en Libye, sans entrer dans les détails.
L’Italie qui doit faire face à un important afflux de migrants dont une bonne partie vient des côtes libyennes, et la France sont les pays les plus favorables à une intervention de l’UE en Libye pour y mettre un terme au chaos. Mais les autres pays affichent d’importantes réserves. Au-delà des détails administratifs à régler pour le déploiement de cette force dont une demande officielle de la part de la Libye et un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies où la Russie et la Chine ne semblent pas très enthousiastes, la mission s’annonce périlleuse sur le terrain. Les militaires européens auront à s’affronter à des radicaux ayant récemment fait allégeance au groupe de l’Etat islamique.