Après que l’Arabie Saoudite ait rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran, le Soudan, Bahreïn et les Emirats Arabes Unis (EAU) lui ont emboîté le pas lundi, dans une évolution qui fait craindre l’exacerbation des tension entre les pays sunnites et chiites, les deux branches rivales de l’islam au Moyen orient.
Au lendemain de l’incendie de l’ambassade saoudienne à Téhéran et des violentes manifestations hostiles au régime saoudien qui ont eu lieu dans plusieurs villes d’Iran en protestation contre l’exécution de l’opposant chiite saoudien Cheikh Nimr, l’Arabie Saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec la république islamique chiite. Une décision qui n’a pas tardé à mettre le feu aux poudres dans la région.
Des pays dont la population est à dominance sunnite ont en effet annoncé lundi la suspension immédiate des relations diplomatiques avec l’Iran. C’est notamment le cas du Soudan et du Bahreïn, qui entretiennent tous deux des relations étroites avec l’Arabie Saoudite.
Les EAU, pour leur part, se sont légèrement démarqués sur cette affaire en rappelant temporairement leur ambassadeur en Iran. Mis à part le Soudan, le Bahreïn et les EAU, de nombreux autres pays musulmans suivant de près ce dossier, restent attentifs aux moindres rebondissements qui peuvent se produire suite à cette crise diplomatique.
Le Maroc qui entretient de bonnes relations tant avec l’Arabie Saoudite qu’avec l’Iran, a demandé aux deux pays d’éviter une escalade aux conséquences incalculables pour toute la région. Le gouvernement marocain craint ainsi que les débordements en cours ne prennent une dimension ingérable dans les jours qui suivent.
Cette montée de la tension entre l’Iran et l’Arabie Saoudite risque en effet d’impacter gravement d’autres crises internationales ou régionales. La guerre au Yémen et en Syrie sont notamment les deux principaux conflits dans lesquels les chiites et les sunnites s’affrontent ouvertement.
Une situation qui pourrait creuser encore plus les dissensions entre les deux camps opposés et mener à une escalade des violences alimentées en partie par les deux puissances régionales que sont l’Iran et l’Arabie Saoudite.