Les déclarations rassurantes des participants au sommet d’Abuja, samedi, au sujet de ce qui a été qualifié de victoires remportées sur Boko Haram, ne font pas oublier que le groupe terroriste demeure très redoutable, d’autant plus que les observateurs craignent que les extrémistes armés du Nigeria peuvent désormais compter sur l’aide de l’Etat Islamique en Libye.
L’hôte du sommet, le président Nigérian Muhammadu Buhari avait beau déclarer que Boko Haram était « techniquement » vaincu, les interventions des responsables occidentaux présents n’en laissaient pas moins transparaître une grande inquiétude. Celle d’un retour en force du groupe extrémiste armé. Le président François Hollande a éloquemment exprimé cette inquiétude.
« Nous devons appuyer les forces armées du Nigeria et des pays de la région, les aider à être plus efficaces », a souligné le président français, qui était le seul chef d’Etat occidental présent au sommet d’Abuja.
Une rencontre à laquelle ont également pris part le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond, le secrétaire d’État américain adjoint Antony Blinken et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Les dirigeants de onze pays d’Afrique y ont aussi assisté, dont ceux des pays participants à la force multinationale mixte (FMM).
Constituée en juillet 2015, la FMM regroupe le front régional anti-Boko Haram formé du Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun et Bénin. Pourtant, les 8.500 soldats que compte le FMM peinent à coordonner leurs opérations sur le terrain contre le groupe islamiste armé, comme l’a laissé entendre le président français.
C’est dans ce sens qu’il s’agit de lire les déclarations de François Hollande qui offre les services de la force française Barkhane, déployée dans les pays du Sahel dans une mission de lutte antiterroriste.
« Nous sommes là, nous sommes présents et nous allons rester présents », a insisté le président français pour qui la force française peut « intervenir chaque fois qu’il y a un risque terroriste ou une action menée par des groupes » terroristes.