Mahmoud Barry, alias Abou Yahiya, l’un des plus hauts dirigeants d’Ansar Dine Macina, a été appréhendé par les forces de sécurité maliennes, rapportent mardi des sources sécuritaires concordantes à Bamako.
L’homme est accusé d’avoir pris part à de nombreuses attaques qui ont ciblé les forces armées maliennes.
D’après un officier de la sécurité d’Etat, Abou Yehiya a été arrêté mardi vers 16h00 (heure locale) entre les localités de Nampala et de Dogofri, dans la région de Ségou, au centre du Mali, par les forces spéciales maliennes.
Plusieurs sources policières ont annoncé le transfert du suspect vers Bamako, où il doit être entendu. Abou Yehiya est présenté comme étant le cerveau de l’attaque de Nara en juin 2015. Il est accusé d’avoir pris part à de nombreuses attaques contre les positions des FAMA, les Forces armées maliennes depuis 2015 jusqu’à cette date. De forts soupçons pèsent notamment sur son implication dans l’attaque contre l’armée malienne à Nampala le 19 juillet dernier, qui avait fait 17 morts et 35 blessés parmi les soldats selon un bilan officiel.
De nationalité malienne, Abou Yehiya est présenté par les autorités de Bamako comme l’émir d’une katiba, unité combattante d’Ansar Dine Macina, désignation du centre du Mali.
Le groupe djihadiste Ansar Dine Macina fait partie des factions terroristes liées à Al-Qaïda et, avec plusieurs autres groupes armés, il avait contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 à janvier 2013, profitant de la déroute de l’armée malienne face à une rébellion à dominante touarègue et qui avait fait alliance avec ces groupes avant d’être évincée.
L’intervention militaire internationale lancée par la France qui a permis de chasser la majorité de ces groupes armés du Nord du Mali, se poursuit actuellement. Et malgré la signature en mai juin 2015 d’un accord de paix entre le gouvernement, des groupes armés qui le soutiennent et l’ex-rébellion, dans le but entre autres, d’isoler définitivement les djihadistes, le nord du Mali est loin d’être stabilisé et des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.