L’ONG MSF est inquiète de la situation sanitaire dans plusieurs villes de l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, où plus d’un demi-million de personnes déplacées vivent dans une « situation désastreuse » à cause de l’insécurité et de la rébellion de Boko Haram.
Mercredi à Genève, Bruno Jochum, le directeur général de la section suisse de Médecins Sans Frontières (MSF) a averti contre « la probable pire crise » sanitaire dans le monde actuellement. A cause du climat d’insécurité provoqué par la rébellion du groupe terroriste Boko Haram, deux millions de personnes ont été déplacées et manquent de tout. « En termes de situation médicale, nous sommes confrontés actuellement à la pire des situations dans le monde », a-t-il mis en garde.
Entre 500.000 et 800.000 personnes vivent dans une situation catastrophique dans plusieurs villes de l’État de Borno depuis plus d’un an. D’après l’ONG, la malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans est très répandue et cinq à sept personnes décèdent chaque jour.
Bien que plusieurs zones restent toujours sous le contrôle de Boko Haram, MSF estime que des interventions humanitaires d’urgence doivent être menées sans tarder dans les régions reconquises par l’armée nigériane. Et même si les conditions sécuritaires restent « extrêmement difficiles », l’ONU doit accroître son action et attribuer à cette situation le degré « d’urgence maximale », selon Bruno Jochum.
Les populations civiles déplacées n’ont pas beaucoup le choix et préfèrent rester cloîtrées dans des espaces très réduits, sans nourriture ni médicaments. Entre les engins explosifs enfouis par Boko Haram et la suspicion de l’armée régulière qui les suspecte de collusion avec les jihadistes, les civils sont le maillon faible de la guerre civile qui se déroule dans le Nord-Est du Nigeria.