Des affrontements post-électoraux ont éclaté mercredi après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo Ondimba aux présidentielles, des violences provoquées notamment par les partisans de Jean Ping, le challenger d’Ali Bongo qui réclame le recomptage des voix et qui a affirmé que deux personnes avaient été tuées dans l’attaque de son QG par des militaires.
L’Assemblée nationale gabonaise a en outre été incendiée et de nombreux heurts avec les forces de l’ordre ont été comptabilisés à travers le pays, notamment à Libreville. La capitale gabonaise s’est embrasée peu de temps après l’annonce des résultats officiels. L’intervention de la police et des éléments des forces spéciales n’y a pas changé grand-chose, puisque les manifestants ont dévasté tout sur leur passage.
Les protestataires ont mis le feu à de nombreux véhicules et se sont attaqués par la suite à des bâtiments situés près de l’assemblée nationale. D’imposants panaches de fumée s’élevaient mercredi soir dans la capitale gabonaise mais également à Port-Gentil, la capitale économique du pays.
D’après de nombreux témoignes, les contestataires scandaient des slogans hostiles à Ali Bongo. Ils réclamaient notamment le recomptage des voix comme le demandait Jean Ping. Toutefois, malgré cette pression croissante, la commission électorale gabonaise (CENAP) ne s’est pas encore prononcée sur cette requête.
D’après les observateurs, la situation au Gabon pourrait se crisper davantage dans les heures et les jours qui viennent. Les violences pourraient déboucher sur une crise post-électorale majeure, à l’image de celle ayant eu lieu en Côte d’Ivoire en 2010 et 2011.
Afin d’éviter un tel scénario, les autorités gabonaise ont entrepris de grands moyens sécuritaires. Des check-point ont été placés au niveau des principaux carrefours des grandes villes. Certains axes routiers ont été fermés et des blindés de l’armée ont fait leur apparition dans les grandes artères de la capitale. Des hélicoptères ont même été aperçus dans le ciel mercredi.