Depuis le week-end dernier, de sanglants affrontements entre les ethnies Peuls et Bambaras, dans le centre du Mali, ont fait des dizaines de morts et de blessés.
D’après le bilan officiel communiqué par les autorités, 13 personnes ont été tuées lors de ces affrontements. Cependant, plusieurs sources concordantes avancent des chiffres bien plus lourds, allant de 35 à 45 morts.
Cette vague de violence intercommunautaire a été déclenchée par l’assassinat le week-end dernier d’un commerçant Bambara dans la région du Macina, située près de Tombouctou. Accusant les Peuls d’avoir assassiné ce commerçant, les Bambaras auraient dès lors recruté des Dozos, des chasseurs traditionnels.
Ces derniers ont alors lancé des raids de représailles et incendié des cases dans plusieurs hameaux autour de Ké Macina, la ville où a été assassiné le commerçant Bambara. En riposte à ces exactions, les Peuls ont à leur tour engagé des raids armés, tuant des villageois Bambaras.
Afin de tenter de ramener le calme dans cette région isolée, l’armée malienne a diligenté lundi une de ses unités. « Il y a eu une accalmie, mais il reste toujours quelques foyers de tensions ici et là », a expliqué mardi un officier de l’armée malienne. Des médiateurs ont également été envoyés par Bamako pour tenter d’apaiser la situation sur place.
Ce genre d’incident est loin d’être rare au Mali. Les ethnies Bambaras et Peuls se disputent régulièrement les terres, ce qui donne le plus souvent lieu à des tensions meurtrières entre les deux communautés rivales.
Les Peuls sont par ailleurs soupçonnés de collusion avec les groupes djihadistes depuis l’émergence, début 2015, d’un mouvement terroriste locale fondé par le prédicateur radical Amadou Koufa, originaire du Macina. De leurs côté, les populations Peuls dénoncent régulièrement les exactions qu’ils attribuent aux forces de sécurité maliennes.