La Kamuina Nsapu, un mouvement de rébellion armée en République Démocratique du Congo (RDC), a récemment fait son apparition dans le centre du pays, une nouvelle milice qui laisse perplexes les autorités gouvernementales et les populations locales.
Trois vidéos virales, montrant de supposés soldats congolais perpétrant des massacres en RDC, se sont répandues cette semaine sur les réseaux sociaux. Face à la forte réaction à l’international, Kinshasa a ordonné une enquête pour connaître les détails exact liés à cette affaire. Un appel à témoins a en outre été lancé pour connaître les auteurs de ces tueries.
La mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) a également annoncé avoir lancé des enquêtes sur les auteurs de ces violences liées au phénomène Kamuina Nsapu. Ce groupe armé a fait récemment son apparition dans les trois provinces du Kasaï, dans le centre du pays.
Depuis juillet 2016, de nombreux affrontement avec les forces de l’ordre congolaises ont fait plusieurs centaines de victimes, avec un bilan très lourd du côté des insurgés. Quelque 117 personnes auraient été tuées par l’armée congolaise entre le 22 juillet et le 30 octobre 2016.
Cette nouvelle milice armée, dont les revendications sont différentes des nombreux autres mouvements armés en RDC, milite pour les droits coutumiers des populations du Kasaï.
La milice a pris le nom du chef traditionnel Kamuina Nsapu, de son vrai nom Jean Pierre Pandi, un ancien médecin né en 1966 à Tshikula. Début 2016, il militait entre autres pour la prise en compte par le gouvernement de ses charges coutumières et pouvoirs mystiques.
« Kamuina Nsapu a fustigé la négligence de l’Etat congolais depuis son accession à l’indépendance et a recommandé de reconnaître et faire fonctionner le pouvoir coutumier, émanation naturelle de la nationalité », expliquait en janvier dernier le vice Premier ministre congolais Emmanuel Ramazani Shadary.