Des millions de personnes vivant dans les pays du Sahel voient leur conditions de vie s’empirer de jour en jour, une situation due en partie à la sécheresse chronique qui sévit depuis plusieurs années dans de nombreux pays de cette région aride de l’Afrique.
Quelque 20 millions de personnes sont actuellement menacées par la famine dans des pays comme la Somalie, le Soudan du Sud, l’Ethiopie ou encore la RCA. Mais, les efforts de la communauté internationale pour venir en aide à ces populations accablées sont confrontés aux tristes réalités du terrain. La plupart des pays où sévit la famine sont englués dans des guerres intestines.
Philippe Hugon, directeur de recherche à l’institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) en charge de l’Afrique est consterné par l’ampleur du phénomène de sécheresse et les conséquences qui en découlent pour les pays du Sahel.
Consultant auprès de nombreux organismes internationaux et nationaux d’aide au développement (Banque Mondiale, Commission Européenne, Programme des Nations Unies pour le Développement,…), Philippe Hugon estime que cette situation d’insécurité alimentaire pourrait empirer dans les mois à venir, sachant que les guerres qui sévissant dans ces pays ne sont pas près d’être résolues.
Les facteurs climatiques extrêmes au Sahel, outre leurs effets désastreux sur l’agriculture et l’élevage, ont également impacté d’autres secteurs importants, tels que l’éducation. De nombreux rapports assurent que la scolarité des enfants a fortement chuté dans certaines régions du Sahel.
En cause, le manque de pâturages pousse les éleveurs à se déplacer pour trouver d’autres points pour nourrir le bétail. Les enfants des éleveurs abandonnent donc systématiquement leur scolarité pour suivre leurs familles. Autre impact majeur de cette sécheresse: l’avancée du désert. L’aridité chronique aux pourtours des régions sahéliennes facilite l’avancée du désert.