Le président sud-africain Jacob Zuma a opéré jeudi un remaniement du gouvernement qui a touché pas moins de quinze portefeuilles ministériels, dont celui des Finances, dirigé par le très respecté Pravin Gordhan.
Après plusieurs jours de rumeurs et de tensions au sein de la coalition gouvernementale, Jacob Zuma a annoncé jeudi tard dans la soirée un remaniement de grande ampleur. Neuf ministres et six ministres adjoints ont été démis de leurs fonctions. Cette décision à été suivie par la nomination de dix autres ministres et tout autant de vice-ministres.
Parmi les quinze ministres sortants, Pravin Gordhan a en particulier attiré l’attention de l’opinion publique. L’ancien ministre des Finances jouissait d’une très bonne réputation, tant au niveau de ses compères politiciens que des investisseurs. Les divergences entre Pravin Gordhan et le président Jacob Zuma ont débuté il y a plusieurs moi, mais ce n’est que lundi que ce conflit a pris un tour décisif.
Le dirigeant sud-africain a brusquement interrompu la tournée à l’étranger de son ministre des Finances, alors au Royaume Uni, en lui ordonnant de rentrer toutes affaires cessantes en Afrique du Sud.
Le limogeage de Pravin Gordhan a d’ailleurs nourri de vives tensions au sein de l’African National Congres (ANC), le parti au pouvoir du président Zuma. De nombreuses figures influentes du parti se sont ainsi opposées au départ du ministre des Finances. Mais Jacob Zuma est resté ferme jusqu’au bout.
Cette bataille, engagée autour du sort de Pravin Gordhan illustre les profondes divisions que traverse actuellement l’ANC. Le parti au pouvoir est confronté à une série de scandales, dont la figure de proue est le président Jacob Zuma. Très contesté, tant par la population qu’au sein de son propre parti, Jacob Zuma est désormais en porte à faux et risque de subir les contrecoups d’une nouvelle fronde de la rue.