Les autorités maliennes ont annoncé la prorogation, à partir de vendredi, d’au moins dix jours l’état d’urgence qui est en vigueur dans le pays depuis plusieurs mois, dans une mesure destinée à garder en état d’alerte les forces de sécurité.
Instauré le 20 novembre 2015 suite à l’attaque djihadiste contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, cette décision est restée depuis en vigueur au niveau national. Elle a été prorogée la dernière fois pour une durée de 6 mois le 30 juillet dernier.
Dans un communiqué publié jeudi soir, les autorités maliennes estiment que cette nouvelle prolongation de l’état d’urgence permettra de « renforcer davantage les dispositifs de prévention et de lutte contre le terrorisme et d’accroître les capacités opérationnelles et les actions de contrôle des forces armées et de sécurité ».
Cette décision de portée sécuritaire, intervient au moment où se tient la Conférence d’entente nationale à Bamako. La rencontre qui réunit les différents signataires de l’accord de paix est menacée par les groupes rebelles n’ayant pas paraphé le traité d’Alger. Ces derniers cherchent à se faire entendre par les autorités afin de participer au processus de paix dans le pays.
Plusieurs incidents majeurs ont secoué le Mali ces dernières semaines. Les autorités intérimaires censées pacifier certaines zones sont confrontées à des groupes locaux qui les empêchent de s’installer. C’est notamment le cas du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA), qui vient encore une fois d’interdire l’installation jeudi des autorités intérimaires à Tombouctou et à Taoudeni, au Nord-Ouest du Mali.
Ces différents groupes rebelles non signataires de l’accord de paix pourront, s’ils arrivent à trouver un compromis lors de la Conférence d’entente nationale, être intégrés au processus de paix. Néanmoins, ils devront respecter les exigences de Bamako et des parties signataires. Il s’agit principalement de la démilitarisation de certaines régions.