Le tribunal spécial africain de Dakar a définitivement condamné jeudi à la prison à vie Hissène Habré, l’ancien président tchadien qui était jugé pour crimes contre l’humanité et qui avait l’objet de la même condamnation en 2016.
La Cour d’appel de Dakar a confirmé le jugement rendu en première instance par la Cour d’assises des Chambres Africaines Extraordinaires (CAE): la perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de torture.
Cet arrêt d’appel définit aussi un montant global des réparations concernant les préjudices subis par les victimes de l’ancien président tchadien. La Cour de Dakar a ainsi fixé à plus de 82 milliards de Francs CFA le montant total de ces réparations. Tous les biens de l’ancien dirigeant tchadien seront ainsi saisis.
Cette condamnation est symbolique à plusieurs niveaux. En premier, il s’agit d’un procès Afrique- Afrique. C’est en effet le premier jugement d’un ancien chef d’État africain rendu dans un autre pays africain. Une réussite qui confirme les récents efforts de certains pays du continent de voir éclore une Cour de justice africaine indépendante.
En second lieu, le procès Hissène Habré a été mené d’un manière transparente. Tout le processus judiciaire qui tournait autour de cette condamnation s’est déroulé dans le parfait respect des législations internationales.
Par conséquent, de nombreux observateurs pensent désormais que le temps est venu d’entamer un sérieux plan pour réformer la justice africaine en vue de pouvoir juger les futurs crimes et délits au niveau continental et non plus laisser la Cour Pénale Internationale (CPI) s’en occuper.